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III) Quelques défaillances et leurs éventuelles corrections

Introduction

      De nombreux troubles peuvent affecter la formation des images dans l’œil, les plus courants étant ceux concernant la réfraction et l’accommodation. Ces troubles sont de plus en plus présents dans notre société. Ils sont de cause génétique, bien que les gènes concernés n’aient pas encore été certainement identifiés, ou environnementale, par exemple avec le vieillissement du cristallin. Dans cette partie, nous nous intéresserons à ces défauts, leurs causes et conséquences sur la formation des images (A), puis à leurs éventuelles corrections permettant un retour à une vision emmétrope (B).

 

 

A- Défaillances du globe oculaire : causes et conséquences sur la formation de l'image

      Les défaillances oculaires les plus courantes sont la myopie, l'hypermétropie, l'astigmatisme et la presbytie. Dans cette partie, nous en évoquerons les causes et conséquences notamment à travers des expériences .

 

 

1) La myopie

      Il s’agit de la défaillance visuelle la plus répandue. La myopie peut avoir plusieurs causes :

-la myopie axile est due à un bulbe oculaire trop long

-la myopie d’indice ou de puissance est due à un cristallin et/ou à une cornée trop bombés et donc trop convergents

 

 

EXPERIENCES :

Expérience réalisée pour mettre en évidence la conséquence d’une myopie sur la formation de l’image.

Myopie d'indice :

Observation:

- Le cristallin étant plus bombé et donc plus convergent, le foyer image est en avant de la rétine.

 

 

 

 

 

 

Source image personnelle

 

Myopie axile:

Observation:

- En cas de globe oculaire trop long, l'image se forme également avant la rétine, l'image est donc floue sur cette dernière.

La vision de l'objet sera donc floue chez le myope.

 

 

 

 

 

Source image personnelle

 

 

 

Remarques :

- L'œil myope verra moins nettement les objets éloignés que les objets proches, car l'image se formera en avant du foyer image. (Proportionnalité distance lentille/objet et lentille/image évoquée précedemment).

- Chez le myope le punctum remotum est bien plus proche qu'en cas d'emmétropisme, il se situe à moins de cinq mètres de l'œil, sa distance variant selon le degré de myopie du sujet (œil plus ou moins long ou cristallin plus ou moins bombé).

2) L'hypermétropie

      Il existe également plusieurs causes d'hypermétropie :

- axile due à un globe oculaire trop court

- d'indice ou de puissance due à une courbure cornéenne et/ou cristallienne insuffisante ; ou même à une absence totale de cristallin (aphakie) qui peut être congénitale ou acquise (ulcère, luxation,opération...) et qui en plus de causer une hypermétropie amène de nombreuses complications comme l'absence d'iris ou une microphtalmie.

 

 

 

EXPERIENCES :

Expériences réalisées afin de montrer les conséquences d'une hypermétropie sur la formation de l'image.

Hypermétropie de puissance :

Observation :

- Au contraire de la myopie, le cristallin d'un œil hypermétrope est insuffisamment courbé et le foyer image se formera donc en arrière de la rétine.

 

 

 

 

 

 

 

 

Source image personnelle

 

 

 

Hypermétropie axile :

Observation :

- En cas de globe oculaire trop court, l'image se forme également en arrière de la lentille, l'image sur cette dernière est donc floue.

La vision de l'objet sera donc floue chez l'hypermétrope.

 

 

 

 

 

 

 

Source image personnelle

Remarques :

- A l'inverse de l'œil myope, l'œil hypermétrope aura plus de difficultés à voir un objet proche, dont l'image se formera plus en arrière de la rétine. Néanmoins, l'hypermétrope pourra accomoder pour palier le manque de réfraction de son œil. Cette accomodation continue entraînera cependant des maux de tête et une fatique oculaire.

- D'un point de vue strictement optique, l'hypermétropie est donc le contraire de la myopie.

3) L'astigmatisme (ou astygmatisme/astigmatie) :

 

      Ce trouble est dû à une courbure anormale du cristallin qu'on peut alors qualifier d'ellipsoïde ou à un manque d'homogénéité des milieux transparents.

Les rayons lumineux émis d'un seul objet ne seront pas réfractés de la même manière et formeront donc plusieurs images plus ou moins étalées en avant et en arrière de la rétine en fonction de leur inclinaison. Pour cette raison, la vision de l'astigmate sera imprécise selon que celui-ci observe des lignes verticales, horizontales ou obliques.

 

Source image : docteurclic.com

Remarque :

L'astigmatisme est souvent accompagné d'une myopie ou d'une hypermétropie. Le trouble créé en sera accentué.

 

4) La presbytie

      Ce trouble est lié à un vieillissement du globe oculaire et plus particulièrement du cristallin. Il apparaît généralement vers 40-45 ans et évolue rapidement. Au fil des années, la capsule cristallienne perd en élasticité, les capacités des muscles diminuent et les protéines contenues dans le cristallin grossissent. Ces phénomènes naturels ont pour effet de rendre l'accomodation plus difficile et le presbyte n'aura donc plus une vision nette de près.

 

 

 

 

B- Corrections de la formation de l'image sur la rétine

 

 

      Bien que les troubles vus précedemment soient de plus en plus répandus, les corrections pouvant être apportées afin de rendre une vision emmétrope sont de plus sophistiquées et efficaces.

 

 

1) Des verres correcteurs

      Les verres correcteurs comprennent les lunettes portées à une courte distance du globe oculaire et les lentilles directement à sa surface.

      Une lentille de vergence "complémentaire" au cristallin permet le retour à une vision emmétrope. La multiplicité des défaillances vues précedemment induit donc une diversité de lentilles correctrices :

 

 

a) Les verres correcteurs convergents

      Ces verres sont prescrits en cas de milieux transparents insuffisamment convergents, d'hypermétropie par exemple. Leur principe a été étudié auparavant.

 

 

 

EXPERIENCES

Expériences réalisées afin de montrer le rôle correcteur d'une lentille convergente en cas d'hypermétropie.

Observations :

En plaçant une lentille convergente devant le cristallin, les rayons lumineux qui arrivent aux milieux sont plus convergents et ils peuvent être réfractés sur la rétine lorsque ces milieux sont insuffisamment convergents.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source image personnelle

L'image est donc nette et la vision peut se faire correctement.

 

 

 

 

 

 

 

Source image personnelle

b) Les verres correcteurs divergents

      Les lentilles divergentes sont plus fines au centre et plus larges sur les bords. Elles font diverger les rayons lumineux et ont une distance focale négative. Ces lentilles sont prescrites aux myopes dont les milieux transparents sont trop convergents.

EXPERIENCES

Expériences réalisées pour montrer le rôle correcteur du verre divergent dans l'œil myope.

Observations :

Les rayons lumineux parallèles deviennent plus éloignés les uns des autres en passant par le verre divergent. Le cristallin étant trop convergent, le foyer image sera sur la rétine.

 

 

 

 

 

 

Source image personnelle

L'image sera donc nette et la vision normale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source image personnelle

c) Les verres correcteurs progressifs

      Ces verres sont prescrits principalement en cas de presbytie. Ces verres sont de puissances différentes suivant la zone observée. En effet, les presbytes nécessitent seulement une correction pour la vision proche difficile à cause de la difficulté d'accomodation. La vision de loin se faisant souvent vers le haut (paysage, ciel...), la puissance sera la plus faible en haut du verre et augmentera en allant vers le bas où la vision de près est principalement réalisée (lecture...).

 

 

 

Source image : guide-vue.fr

Remarques :

- En cas d'anisométropie, c'est à dire de réfraction entre les deux yeux, les verres prescrits seront conséquemment différents.

- Les matériaux constituant les verres peuvent également varier, ils sont plus ou moins lourds et possèdent des caractéristiques différentes (verre minéral, verre organique, trivex...).

- Il existe deux types de lentilles : 

  • Les lentilles souples dont la durée limite d'utilisation (de journalière à annuelle) varie selon les matériaux utilisés. Ces lentilles sont les plus répandues car abordables et faciles à porter.
  • Les lentilles rigides, plus chères et donc moins utilisées mais dont la durée d'utilisation est plus longue (jusqu'à 2 ans), permettant par exemple une perméabilité à l'oxygène pour les lentilles rigides qu'on qualifie de modernes.

                

 

Malgré l'utilisation toujours massive des verres correcteurs, de plus en plus de personnes optent désormais pour la chirurgie réfractive.

2) La chirurgie réfractive

Malgré son prix élevé, la chirurgie réfractive est aujourd'hui l'une des opérations médicales les plus pratiquées au monde. Après cette opération, la vision du patient est définitivement corrigée. Les troubles oculaires opérables sont tous ceux vus précedemment. Dans cette partie nous parlerons des deux pratiques de chirurgie réfractives les plus répandues : le LASIK et le PKR.

a) Le LASIK

LASIK est l'abréviation de Laser-Assisted In-Situ Keratomileusis, littéralement remodelage cornéen au laser in situ. Cette opération se fait sous anesthésie locale. Elle consiste d'abord à retirer le volet cornéen superficiel à l'aide d'un laser femtoseconde envoyant des impulsions toutes 10-15 secondes (femto), d'où le terme in situ. On procède ensuite à l'aide d'un laser à excimère qui émet des rayonnements de longueurs d'onde courtes,UV, et donc puissantes (relation de Planck : ) à une photoablation : Le laser sculpte le stroma cornéen en certaines zones afin de donner une nouvelle courbure à la cornée et ainsi corriger la vision du patient. Le volet cornéen superficiel est ensuite reposé et cicatrise très rapidement ce qui permet une récupération presque immédiate à l'opération.

 

Lasik etapes 590x442

b) Le PKR

      Le PKR ou PhotoKératectomie à visée Réfractive très semblable au LASIK consiste également à une photoablation par laser à excimère mais sans découpe du volet cornéen superficiel. Il est donc préconisé en cas de cornée trop fine pour réaliser un LASIK. L'épithélium est retiré avant utilisation du laser et placé dans de l'alcool. Il est replacé à la fin de l'opération ce qui est entraîne des douleurs post opératoires plus importantes qu'en cas de LASIK, il est donc moins pratiqué.

 

 

 

      L'importance de la présence et du bon fonctionnement de chaque élément composant l'œil est soulignée par l'étude de ces quelques défaillances oculaires. En effet, nous avons pu observer que le moindre défaut de l'un des composants des milieux transparents induit un trouble causé plus ou moins important. Des solutions de plus en plus sophistiquées existent pour améliorer la vie des personnes amétropes.

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